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LA saga du mecredi

Episode 1

« Ma collègue pue des pieds. C'est une infection, la grande puanteur, l'excecration. Comme si une colonie de rats était morte entre ses orteils. En plus elle porte des claquettes... En plastique... Sans chaussette... Ça macère. Et puis c'est la canicule. Il fait bien 25-30° même la nuit. On est dans le poste de soins de psychiatrie. Il est trois heures du matin. Et même avec un ventilateur tourné vers elle, ça empeste. Je n'ose pas lui dire. Je n'ose pas lui dire parce que j'ai peur de la vexer. On bosse souvent ensemble et elle est plutôt sympa, son handicap odoriférant excepté. Alors je me dirige vers la fenêtre, l'entrouvre au maximum et me retourne vers elle. Je la regarde. Elle me regarde, dubitative. Je fixe ses pieds. Elle me sourit. Mes yeux passent de son visage à ses pieds à la fenêtre à son visage etc. Trois fois. J'espère qu'elle va comprendre. Mais non. Rien. Au contraire. Comble de l'horreur, elle ôte ses claquettes. Désespéré, je m'essaye à un: " tu ne sens pas qlq chose?" Ce à quoi elle répond : "non, pourquoi, ça sent le brûlé?"

"Euh non, pas le brûlé non... Â»

"Alors quoi? Il faut me le dire, hein! Parce que tu sais, moi, je n'ai pas d'odorat."


Vraiment, celle-là, c'est une collègue modèle."

 

Episode 2

« Je travaille en hématologie de nuit dans l’aile A. Ma collègue de l’aile B m’appelle : « y’a un truc à surveiller pour une transfusion de plaquettes ? Â». Elle est nouvelle. Elle a peur de faire une connerie. Je luis réponds :

« Non, non, juste la température et… Â»

« Et quoi ? Â»

« Bah, dès fois il peut y avoir une réaction allergique mais… comment dire ? C’est très localisé et très spécifique. Â»

« Vas-y, raconte ! Â»

« Dans les cinq premières minutes de la transfusion, une plaque d’urticaire peut apparaître, tu vois, juste sous les testicules. Â»

« Ah bon ? Â»

« Oui, oui, c’est un signe d’intolérance grave. Il faut soulever le scrotum, juste un peu, et regarder dessous. Â»

« D’accord. Â» Et elle raccroche. Comme je me marre à moitié, je pense qu’elle a compris.

Mais un quart d’heure plus tard elle me rappelle :

« C’est bon, il n’y a rien. Â»

« Tu as regardé sous ses couilles !?! Tu t’es mis à genou devant lui et tu as regardé sous ses couilles ?!? Â»

« Bah oui, tu… Â»

J’éclate de rire. Je visualise la scène. Le patient debout, caleçon debout. Ma collègue à genoux devant lui en train de soulever ses couilles et de passer la tête en dessous. Â»

« Connard ! Â»

 

Je suis vraiment un collègue modèle. Â»

 

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